Bonjour,

Dans ce numéro, je partage avec vous mon point de vue sur un sujet qui passionne et amène de vrais débats : l'Intelligence Artificielle. Si ses bénéfices sont une évidence pour la plupart d'entre nous, je vous propose ici une réflexion sur le côté obscur de l'IA.

Bonne lecture.

Stephan Bourcieu,

Docteur en Économie / Influenceur dans le monde des Grandes Écoles

Directeur général de BSB

Faut-il craindre l’intelligence artificielle ?

Eric ‘’Astro’’ Teller, le patron de X, le centre d’innovation d’Alphabet¹ , a défini ainsi l’intelligence artificielle en 1998 : « L’intelligence artificielle est la science de comment faire faire à des machines les choses qu’elles font dans les films. »

Plus simplement, on peut énoncer que l’intelligence artificielle consiste pour une machine (un ordinateur, une automobile, une caméra…) à reproduire des processus cognitifs généralement prêtés à l’intelligence humaine, comme le raisonnement, la planification ou la créativité. L’intérêt est évidemment d’aller plus vite ou plus loin que l’intelligence humaine. Ou de la remplacer quand l’esprit est occupé ailleurs.

Bref, il est convenu de considérer que l’intelligence artificielle a beaucoup d’avenir !

L’intelligence artificielle : ok, mais pour quoi faire ?

L’application la plus courante de l’intelligence artificielle est certainement la recommandation automatique. Si je sais ce que tu écoutes, je peux te diriger à coup sûr vers de nouveaux morceaux que tu vas adorer. Et si j’analyse les thématiques qui t’attirent le plus sur les réseaux sociaux, je vais pouvoir te proposer de nouvelles lectures qui vont forcément t’intéresser. L’IA (Intelligence Artificielle) peut tout aussi bien nous faire gagner du temps que nous enfermer dans un genre. C’est une question de point de vue !

En tout cas, on peut dire qu’elle aide Linkedin, Google ou Facebook à penser à notre intention…

Ainsi, dans la vie courante, l’intelligence artificielle s’applique aussi bien à orienter les achats en ligne, à automatiser les traductions qu’à aider les véhicules automobiles à se passer de conducteur humain. Vous savez : les véhicules autonomes !

Et dans la vie courante des entreprises, des banques et des centres données, c’est encore l’IA qui va déjouer les cyberattaques. Ou distinguer les informations pertinentes dans les masses de données pour innover en premier.

Pourquoi faut-il peut-être se méfier de l’IA ?

Tous les chercheurs qui travaillent sur le sujet s’accordent à considérer que la majeure partie du potentiel du cerveau humain reste hermétique à l’intelligence artificielle. Le remplacement total de l’homme par la machine n’est pas vraiment au programme.

Pour autant, les scientifiques pointent trois menaces, qui rendent l’IA un peu moins sympathique.

D’abord, il y a la question de la défense du libre-arbitre. À force de se voir proposer uniquement des contenus avec lesquels on est forcément d’accord ou qui correspondent à nos goûts supposés, que reste-t-il de notre sens critique ? De notre capacité à échanger avec d’autres que nous ?

Ensuite, et paradoxalement, c’est la contribution de l’intelligence artificielle au maintien en bonne santé qui pose problème. Si personne ne conteste l’intérêt de la précision des diagnostics, la communauté scientifique se montre davantage réservée à propos de l’anticipation des maladies. En effet, connaître à l’avance le risque cardiovasculaire ou diabétique d’une personne est positif tant que cette information ne lui est pas préjudiciable, dans le cadre d’une embauche ou de la souscription d’un contrat d’assurance, par exemple.

Enfin, le troisième risque sur lequel alerte les chercheurs est un risque social. La robotisation des tâches les plus répétitives et chronophages grâce à l’intelligence artificielle est certes un bienfait. Sauf que cette robotisation n’est un bienfait que si le temps libéré est investi dans d’autres missions, plus intéressantes. Si le résultat est la suppression des postes impactés sans accompagnement, le progrès risque bien d’avoir un goût fortement amer.   

Alors, IA bénéfique ou non, à vous de juger ! Il vous appartient en tout cas de porter des valeurs suffisamment fortes pour ne pas laisser l’intelligence artificielle gouverner vos vies ni modeler un monde qui serait devenu un peu moins humain…

¹ Maison-mère de Google